THAMNOPHIS SIRTALIS TETRATAENIA
(Couleuvre Jarretière de San Francisco)



POURQUOI LES APPELLE-T'ON COULEUVRES "JARRETIERES" ?

Avant l'invention de l'élastique, les chaussettes et les bas étaient souvent soutenu par de petits rubans assemblés sous forme de petites ceintures appelées jarretières (Jarretière = Garter en anglais)
Ces bandes étroites de tissu ont souvent été tissées en créant des motifs sous forme de bandes, de "zig-zag" et/ou de diamants. Ces bandes dont les motifs ressemblent beaucoup aux motifs des écailles de ces couleuvres, semblent être à l'origine du nom des couleuvres "Jarretières".

En tapant les mots "weaving", "woven bands" sur Google Image, vous pourrez voir des exemples de ces tissages créés par les 1ers colons qui se sont installés aux Amériques... Les biologistes s'accordent à dire que le nom de ces couleuvres viendrait de l'influence de ces petits bouts de tissus... ;)



BIOTOPE D'UNE ESPECE TRES PROTEGEE & MENACEE D'EXTINCTION

Il s'agit d'une sous-espèce de Thamnophis Sirtalis qui se raréfie en captivité.
Elle est totalement protégée aux Etats-Unis car considérée en voie d'extinction.
Sa zone de répartition est minuscule, puisqu'on la trouve uniquement dans le Comté de San Mateo en Californie (aux abords des zones marécageuses de l'aéroport de San Francisco).


Les raisons de la quasi extinction de cette espèce dans son milieu naturel serait due essentiellement à la disparition de son biotope naturel.
Le développement urbain du à l'extension de l'aéroport, mais également l'agriculture intensive a altéré les parties marécageuses dans lesquelles vivait cette espèce de serpent.

Ces changements de biotopes ont réduit la population de la grenouille à pattes rouges (Rana Aurora), qui était l'une des sources de nourriture principale du Thamnophis Sirtalis Tetrataenia.



La Couleuvre Jarretière de San Francisco se rencontre plus facilement dans les élevages européens qu'à l'état naturel en Californie.
Il est important de noter que ces petits serpents, très appréciés des terrariophiles, sont les descendants issus de 3 souches différentes provenant de 2 zoos en Europe qui en possédaient : le Zoo de Rotterdam & le zoo de Lodz.
La 3ème souche est restée longtemps une "légende" : quelqu'un aurait ramené un individu femelle illégalement des Etats-Unis. A ce jour, de renseignements très objectifs obtenus en Allemagne, il ne s'agit pas d'une "légende", mais bien d'un "pillage" naturel d'un animal d'une espèce menacée ! Ca a "peut-être" ramené un peu de sang neuf dans les élevages européens, mais ça n'a jamais été vérifié !

Les 1ers specimens qui ont été reproduits en Europe sembleraient tous issus de la femelle « souche » du Zoo de Rotterdam.

Les reproductions sont fréquentes an captivité, mais la consanguinité reste très importante vu qu'on ne sait plus très bien la souche d'origine de tel ou tel serpent, et que les frères & soeurs ont été reproduits ensemble de multiples fois...

Certains éleveurs européens l'ont reproduites avec des Thamnophis Infernalis, histoire de renouveller le sang.
Cependant, cette "hybridation" se remarque au niveau de ces individus qui présentent partiellement sur leurs flancs des "pointillés rouges" (typiques à la "robe des Thamnophis Infernalis) entrecoupant la ligne rouge typique au Tetrataenia.

A voir ce panneau dans le Comté de San Matéo, on comprend vite l'urgence quant à la préservation du biotope naturel de cette espèce magnifique !



Et voici un vidéo-montage que nous avons pu réaliser avec les images de Steven Bol, vidéos directement prises dans le Comté de San Matéo, lors d'une journée "Herping" hors du commun pour celles et ceux qui sont passionné(e)s par cette espèce...


APPARENCE

C'est probablement l'une des plus belles espèces de serpent nord-américain.
Il a une tête rouge avec de grands yeux noirs et une arcade bien développée au-dessus de l'œil.
La robe a une couleur de fond noire sur laquelle s'alterne des bandes de couleurs bleues pâles et rouges : 4 bandes alternées partent du sommet de la tête à la pointe de la queue, d'où le nom latin de « Tetrataenia » (= 4 bandes).
Les bandes bleues (variant du plus pâle au bleu écarlate selon les individus), rouges & noires sont uniformes sur toute la longueur du corps jusqu'au cloaque.
La face ventrale est bleutée sur toute la longueur du corps.
Les adultes de cette espèce mesurent de 46cm à 140cm, mais la taille moyenne est de 91cm.

TOXICITE

Ce petit serpent n'est pas venimeux.
Toutefois, il possède des toxines dans sa salive qui peuvent être mortelle pour ses proies. Chez l'être humain, sa morsure produit rarement & très localement une réaction de picotement qui passe au bout de quelques minutes.
Il n'est pas du tout dangereux pour l'homme.


COMPORTEMENT

Principalement actif pendant la journée, il est extrêmement curieux, mais tout aussi peureux.
Ce n'est pas un « nageur » comme le sont d'autres Thamnophis : il préfère se glisser entre les herbes d'un marécage peu profond plutôt que de se lancer dans l'eau d'un étang...

Il n'est pas conseillé de le manipuler pour plusieurs raisons :
Ce petit animal stresse très rapidement malgré une curiosité « quasi maladive » !

Il est rapide, très vif, et s'échappe facilement du terrarium à la moindre seconde d'inattention. Ces « tentatives d'évasion » sont caractéristiques par sa vivacité, sa curiosité et son caractère un peu stressé...

Lorsqu'il se sent menacé, il rejette une substance très odorante et nauséabonde par son cloaque... et, pour lui, une manipulation, c'est une « menace »...L'odeur de ce musc cloacal est très persuasive puisqu'il faut plusieurs lavages de main pour se débarrasser de cette odeur très forte et acre.

Les Thamnophis ont, en général, un comportement bien particulier, car il s'agit d'une des rares espèces qui peut vivre en communauté de plusieurs individus.
A l'état sauvage, les Thamnophis se rassemble dans de grandes cavités où plusieurs milliers d'individus peuvent s'entasser les uns sur les autres afin d'hiberner. Au niveau des Thamnophis S. Tetrataenia, il semblerait qu'il fasse une mue peu avant la phase de repos, mue dans laquelle il resterait le temps du repos hivernal. A la sortie de ce "repos" (plus une "pause"), il sortiraient de cette mue... La Californie n'a pas de réel hiver, mais simplement une légère baisse de températures pendant cette saison.

A la fin de l'hibernation, pour les thamnophis ssp, le spectacle est grandiose puisque des milliers de serpents jarretières sortent de leur sommeil couvrant parfois le sol d'un « tapis » de serpents de plusieurs dizaines de mètres carrés...

Cela se constate encore à l'heure actuelle pour l'espèce THAMNOPHIS SIRTALIS SIRTALIS.

ALIMENTATION

A l'état naturel, ce petit serpent mange une grande variété de proies, notamment des amphibiens et leurs œufs, des petits poissons quand l'occasion s'en présente dans une mare peu profonde, des vers de terre, des limaces et des sangsues. Ce serpent est également capable de manger des tritons « Taricha » qui sont toxiques et généralement mortels pour d'autres espèces.

En captivité, ils faut leur donner des rosés de souris à taille adulte (3 à 4 rosés par semaine), car c'est la proie la plus proche de la petite grenouille... Par contre il est indispensable de ne pas leur donner de proies qui portent des poils étant donné que cette espèce ne digère pas les poils. On peut aussi leur donner des cuisses de grenouilles décongelées...toujours avec modération !

Je les nourris généralement à la pince de manière à éviter qu'ils se battent pour manger la même proie.
Ce petit serpent est très vorace et avale sa proie avec une vitesse incroyable !
Les femelles adultes mangent des rosés de rats à raison de 3 par semaine. Les mâles, quant à eux, mangent 3 à 4 rosés souris par semaine.


Petite anecdote

Il y a quelques temps, alors que je les nourrissais de bébés souris "à la pince", y'a une mini-patte de bébé souris qui tombe sur la tête de "Tête de Bite" (MDRR...car il avait l'air très con !).
Je me suis empressé d'aller retirer cette minuscule petite patte collée sur le sommet de sa tête (délicatement avec la pince pendant qu'il avait la bouche pleine pour faire diversion!), car "Face de Moule", attirée par cette odeur alléchante, avait confondu la tête de son colloc' avec le bébé souris et était prêt à lui sauter dessus !

Lorsqu'on les nourrit, on doit vraiment faire attention à les nourrir en même temps car ces serpents ont un odorat EXTRÊMEMENT affuté et les risques d'ophiophagies involontaires existent si on ne fait pas attention !

 REPRODUCTION

Au début du Printemps, les serpents sortent d'une petite période de latence & non d'hibernation. En effet, vu le climat dans les alentours de San Francisco, il n'y a pas de très nette différence entre les saisons.
Les mâles, attirés par les phéromones des femelles, se jettent sur elles et entament une sorte de "parade nuptiale". Souvent plusieurs mâles se collent à ces "dames" espérant obtenir les faveurs de la "Belle" ! 
Une fois fécondées, les femelles s'éloignent des mâles (nous, on isole les femelles dans un autre terra.) et s'alimentent copieusement car elles sont gravides. Quelques mois plus tard, les femelles donnent naissance à de "petits vermiceaux"...Etant vivipare, la femelle ne pond pas d'oeufs : les ambryons se développent dans son corps.

Ci-dessous une vidéo-maison de cette "parade nuptiale" que j'ai pu filmer en 2010.



 


En 2017, il ne nous reste plus qu'un seul spécimen femelle de cette espèce.
Il est de plus en plus difficilile, voire impossible, de trouver de jeunes individus fiables vu le haut taux de consanguinité de cette espèce.
Cette femelle terminera donc ss jours heureux dans notre élevage & sera là pour attester des dangers de la consanguinité, des problèmes écologiques liés à cette espèce, et ce lors des modules de formations que nous prodiguerons dès le début 2018...








 



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