EUPREPIOPHIS MANDARINUS (Couleuvre de Jade ou Serpent Ratier Mandarin)
L’identification d’Euprepiophis mandarinus est facile. Ce colubridé ne ressemble à aucun autre. Euprepiophis mandarinus est une espèce de couleuvre de morphologie fine, élancée et élégante. Sa tête de forme ovale, possédant un museau arrondi, est peu distincte du cou. Euprepiophis mandarinus possède une couleur de fond gris. Ce gris peut être différent: gris clair, gris cendré, gris rougeâtre, gris brun. La couleur de base peut également apparaître rose saumon (en raison des taches rouges sur les écailles grises) ou blanc. Sur le corps se trouvent de 22 à 30 ocelles en forme de losange. Ces derniers sont jaunes bordés d’un large contour noir, le tout entouré d’un fin liseré jaune. Les dessins sont variables d’un sujet à l’autre, ce qui permet de différencier les individus,
Euprepiophis mandarinus possède 21 ou 23 rangées d’écailles dorsales lisses, de (200) 210 à 240 (241) ventrales et de (59) 62 à 80 (82) sous-caudales. L’écaille anale est divisée, la loréale est très petite ou manquante et elle est, en partie ou entièrement, soudée à la préfrontale. La taille du serpent ratier mandarin varie de 90 à 120 cm, pour un maximum de 175 cm. Gumprecht (2004) rapporte la taille de 185 cm avec un poids de 750 gr pour un spécimen femelle arrivant du Viêt Nam. La taille varie selon la provenance d’origine : Moeurs La couleuvre de jade possède des mœurs terrestres et semi-fouisseuses. Nourriture La forme étroite de la tête et le museau arrondi permettent à Euprepiophis mandarinus de fureter dans les fissures et les terriers en quête de jeunes rongeurs encore au nid. De petits oiseaux ainsi que leurs pontes peuvent aussi faire partie de sa nourriture. Après une hibernation de 2 à 4 mois et un accouplement au printemps (Schulz (1996) a observé "des combats" entre mâles), une ponte allant de 3 à 9 œufs (jusqu’à 12) et exigeants de 48 à 55 jours d’incubation donne naissance à des petites couleuvres de jade. | |
Vie en captivité Pour réussir l’élevage de cette espèce "mythique" de la terrariophilie, il est important de répondre aux très fortes exigences de sa maintenance. Au moindre écart, cela peut devenir catastrophique. Le choix d'un spécimen Si vous vous lancez dans l'élevage d'Euprepiophis mandarinus, faites l'acquisition d'un spécimen "NC', même si le prix de celui-ci, à partir de 150€ pour un spécimen nouveau-né, est au minimum le double d'un spécimen d'origine sauvage (de 80 €). Terrarium La température est le premier point important pour la maintenance d’Euprepiophis mandarinus. Dans la littérature, il est possible de trouver des données de températures diurnes comprises entre 24° C (au point froid) et 30° C (le maximum au point chaud). Il me parait raisonnable de ne jamais dépasser les 27° C au point le plus chaud. Les spécimens originaires du Viêt Nam supportent mieux les températures élevées. Les températures nocturnes seront quant à elles, comprises entre 18 et 20° C. Pour les spécimens "NC", mêmes s’ils supportent de brèves périodes à 28° C, la température, en journée, au point chaud est de 26° C. Pour eux, le point froid est à 22° C. Le taux d’hygrométrie, deuxième point important, doit se situer aux environs de 80%. Ce taux d’hygrométrie est obtenu en pulvérisant deux à trois fois, par jour, le décor du terrarium d’eau froide. Cela permet aussi de diminuer la température lors des périodes de chaleur.
Pour les "NC", un taux d’humidité un peu plus bas (60 %) est très bien accepté à condition qu’ils aient à leur disposition une boite remplie de sphaigne humide. L’intensité de l'éclairage doit être moyenne. L’éclairage peut être diffusé, pendant une période de 10 à 12 heures en pleine saison, par tubes fluorescents ou par spot muni d’une ampoule de 40W et d’un réflecteur. Toujours mettre le système d’éclairage à l’extérieur du terrarium, pour éviter toute source de chaleur supplémentaire. De part leur comportement timide, le décor d’un terrarium recevant des Euprepiophis mandarinus est un autre point important. Très aérée, la sphaigne permet aux couleuvres de jade de se déplacer facilement sous le substrat, pour ne laisser apparaître que de temps en temps leur tête. Quelques plantes artificielles posées au sol, viendront compléter le décor et au cas échéant, servir de cachettes. Des branches peuvent être aussi installées, même si la plupart du temps, elles ne serviront pas. Il arrive quand même, que l’on retrouve de temps en temps un spécimen perché sur l’une d’elle. Nourriture En captivité, la nourriture d’Euprepiophis mandarinus est composée que de rongeurs (souris, rats). Le nourrissage se fait principalement le soir et dans le terrarium pour éviter tout stress aux couleuvres de jade. Dans la plus grande majorité des cas, les serpents ratiers mandarin n’acceptent que des petites proies peut mobiles ou fraîchement tuées et refusent toutes proies ayant du poil. La reproduction d’Euprepiophis mandarinus n’est plus quelque chose d'exceptionnel, à condition de bien maîtriser quelques paramètres et de posséder des spécimens reproducteurs âgés de 3 ans, même si certaines femelles sont matures dès l'âge de 18 mois (Halimi. A & Cohen. J.P). Le premier est la période d’hibernation Elle est obligatoire pour stimuler les spécimens reproducteurs. Celle-ci se fera pendant 3 à 4 mois, dans l’obscurité, à une température comprise entre 5 et 12° C. L’on peut faire aussi une hivernation à 14/15° C, en sachant qu’à cette température certains spécimens sont encore actifs et peuvent manger et digérer.
Tableau des températures d'incubation : Les nouveau-nés mesurent à la naissance 30 cm (à 40 cm pour les vietnamiens). Ils seront élevés séparément dans des boites d’élevage rempli de mousse humide (les jeunes spécimens sont très sensibles à la déshydratation), à une température de 28°C. Timide, Euprepiophis mandarinus fuit dès que l’on s’approche de son terrarium. Il est très difficile de l’observer. Si certains spécimens se laissent attraper assez facilement, d’autres n’hésitent pas à faire vibrer leur queue et à se projeter (gueule en avant), ce qui est assez impressionnant ! Par contre, je n’ai jamais entendu parler de spécimens réellement mordeurs. Fiche technique réalisée par Alain Moreau à partir d'infos. compilées sur : Gumprecht A (2004) - Die Mandarinnatter Euprepiophis Mandarinus / Elaphe Mandarina. Edt Ntv Natur Und Tier-verlag Halimi A & Cohen J.P (1996) - Elaphe mandarina. La couleuvre légendaire. Terrario magazine N°2 p.10-14 Keller C (2006) - Euprepiophis mandarinus (Cantor, 1842). Le serpent ratier mandarin Maintien et reproduction en captivité. Situla N°14 p.36-41 Perringaux P (1990) - 100 reptiles en terrarium p.100. Edt D.P Perringaux Staszko R & Walls J.G (1994) - Rat snakes A hobbyst's Guide to Elaphe and Kin p.168-171. Edt t.f.h Compléments d'infos. : kletternattern.de (Ralf Anthöfer) | |