Sa taille est de 140 à 160cm mais certains spécimens peuvent approcher les deux mètres.
La couleur des adultes est d'un beau vert, parfois terne, avec des reflets bleu, les écailles ventrales sont blanches ou jaune très pâle, la gorge est bleue clair. Les yeux sont quant à eux gris à bleuâtre avec les pupilles verticales. Les jeunes ont une couleur de corps rouge orangée ou rouge brun avec la tête verte et la gorge ainsi que les écailles ventrales jaune, ils n'atteindront la couleur des adultes (en plus terne) qu'au bout de dix huit mois voire 24 mois et trois ans pour le beau vert bien connu des adultes. Que se soit les jeunes ou les parents, ils ont l'intérieur de la bouche très noir.
Je maintiens un couple adulte dans un terrarium de 60 x 60 x 100 cm avec la plus grande dimension pour la hauteur, normal, vu que c'est un serpent arboricole. Un spot de 40 watts est installé et protégé par un grillage pour éviter le contact direct avec les serpents. Le sol est constitué de tourbe blonde sur une épaisseur de 5 cm. Le terra est construit en verre, les parois intérieures sont recouvertes de bouchon de chêne liège de couleur brun foncé, plusieurs branches de ceps de vigne sont collées sur les côtés, des rondins creux en liège servent d'abris et quelques plantes artificielles type lierres terminent la décoration. Un récipient d'eau est laissé en permanence et changé une fois par jour ou lorsqu'il est souillé. L'habitacle de mon couple de Boîga cyanea est pulvérisé une fois par jour, de préférence en début de soirée juste avant qu'il sort de la cachette, ce serpent étant crépusculaire et nocturne. Il lèche les gouttes d'eau qui perlent sur le feuillage mais boit aussi dans le bol d'eau. Une humidité de 70 à 80% est ainsi créée.
Les nôtres sont individuellement installés dans des terrariums de 45x45x60, conçus de la même façon que Patrik.
La température de jour est de 25°c avec un point chaud à 27°c au point le plus haut du terrarium, la nuit 20° à 22°c sont suffisant.
Ce serpent est très apprécié des terrariophiles qui aiment les arboricoles à cause de sa coloration, et sa facilité de maintenance si ses exigences sont parfaitement respectées. Malheureusement, encore de nos jours trop peu reproduit en captivité, il faut donc se procurer des exemplaires issus d'importation, qui, bien souvent sont fortement parasités, les pertes sont alors nombreuses et l'envie de s'en procurer diminue. Par contre si l'on arrive à se procurer des animaux nés en captivité, comme mon couple, là, le plaisir est total. Le serpent chat à la réputation d'être moins agressif que le Boîga dendrophila, ce que je confirme. Toutefois lorsque l'on possède un exemplaire agressif, il prend une position de défense en « S » en ouvrant sa gueule toute grande, puis essaye de mordre. Durant la journée, il est calme, par contre, une fois la nuit tombée, il commence son activité et parfois peut montrer des petits signes de nervosité. Je tiens à rappeler que cette couleuvre est tout de même opistoglyphe, serte son venin n'est pas dangereusement toxique pour une personne en bonne santé mais c'est tout de même un serpent venimeux.
Effectivement, nous avons un couple non consanguin NC et le plaisir est total ! La femelle est bien plus agressive que le mâle et semble avoir un sacré "petit caractère" ! La vigilance est toujours de rigueur vu qu'il s'agit bien d'un serpent venimeux.
La nourriture distribuée en fin de journée et une à deux fois par semaine selon la saison consiste en souris adultes. Des poussins peuvent aussi être présentés mais les excréments seront alors liquéfiés et malodorants. Les repas sont présentés au bout d'une longue pince tout en surveillants les serpents car ils sont sujet à l'ophiophagie. Ces serpents font énormément d'excréments donc le terrarium doit souvent être nettoyé..
Je ne fais pas d'hibernation mais lorsque la période des accouplements approche, je pulvérise le terrarium deux à trois fois par jour créant ainsi une humidité plus dense que la normale. Auparavant, la luminosité aura été réduite de deux heures pendant deux mois. Un mois après s'être accouplés, une boîte contenant de la vermiculite maintenue humide est installée dans un coin du terrarium, la femelle pourra y pondre ses 5 à 15 œufs suivant sa corpulence et son âge. La durée de gestation varie de 50 à 60 jours. Les œufs seront incubés à une température de 28° à 30°c pendant près de trois mois. Au bout des 90 jours, si les jeunes n'ont pas percés la coquille, il faudra la percer soi-même à l'aide d'une petite lame de rasoir en faisant doucement pour ne pas blesser le serpenteau afin d'éviter qu'il ne meurt étouffé à l'intérieur de l'œuf. Une fois la coquille percée, il faut absolument laisser le bébé s'extirper seul. Au moment de l'incubation ou de la naissance, il y a énormément de perte chez cette espèce (jeunes morts à l'intérieur de l'oeuf, ou ne sachant pas percer la coquille). Je tiens à préciser qu'une même femelle peut pondre jusqu'à trois pontes annuellement, un de mes amis à même eu une quatrième ponte sur une même année.
Les jeunes seront installés individuellement dans de petits terrariums de 20 x 10 x 10 cm (20 cm pour la hauteur) équipés de branches et de plantes artificielles. La nourriture des nouveau-nés posant problème, ils seront nourris dès la première mue effectuée avec des petits souriceaux portés au bout d'une pince une fois la nuit tombée. S'ils refusent de se nourrir, on peut laisser les souriceaux morts toute la nuit dans le fond du bac ou sur une branche, parfois les bébés les mangeront durant la nuit. Personnellement, si les bébés Boigas ne prennent pas les souriceaux présentés, je les nourris avec de petits geckos, bien souvent avec cette méthode, j'obtiens de bons résultats. Si pas, je passe au gavage en leurs donnant des queues de souris trempées dans du jaune d'œuf pour que sa glisse tout seul.
La venimosité :
Comme je l'ai indiqué précédemment, cette couleuvre est opistoglyphe, c'est-à-dire qu'elle possède deux crochets sillonnés dans le fond de sa mâchoire. Pour que le venin arrive, il faut que le serpent une fois mordu sa victime mastique afin de faire venir le venin.
En général, il faut compter une quinzaine de secondes.
Lors d'une morsure avec contact du venin, on constate de légers effets locaux comme une rougeur, un gonflement local, parfois une petite douleur. Aucun problème grave n'est imputé à cette espèce lors d'un contact avec son venin.
Toutefois, il peut se produire une réaction allergique au venin surtout pour les personnes souffrant de troubles du système immunitaire.
Pour information, il faut savoir qu'il n'y a pas de sérum disponible en cas d'envenimation.
(Patrik Flandroit)